Ce portail de recherche permet d’accéder à l’ensemble des 6388 dossiers de participation d’artistes à la Biennale de Paris (1959-1985) conservés aux Archives de la critique d’art à Rennes (collection INHA) et à la Bibliothèque Kandinsky (MNAM-CCI – Centre Pompidou) à Paris. Il permet de croiser les données issues des deux fonds d’archives, de réaliser des recherches ciblées sur les 5043 artistes répertoriés, de trier les données et de produire des visualisations et des statistiques à partir d’une série de filtres.

Ce portail est réalisé dans le cadre du programme de recherche « 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris » conduit de 2017 à 2021 à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), sous la direction d’Elitza Dulguerova, en partenariat avec les Archives de la critique d’art, la Bibliothèque Kandinsky et l’Institut national de l’audiovisuel. Un double objectif animait ces travaux de recherche d’envergure internationale : 1° réfléchir aux apports de cette manifestation à l’histoire de l’art contemporain et de ses institutions, par l’organisation de séminaires, d’une exposition et de publications scientifiques et 2° faciliter la consultation des documents d’archives qui en conservent la mémoire. (Pour plus de détails, voir la section Ressources).

Tenue dans la capitale française entre 1959 et 1985, la Biennale internationale des jeunes artistes, dite « Biennale de Paris », a été l’une des premières grandes manifestations internationales spécialisée dans l’art contemporain. En 13 éditions, elle a montré les œuvres de plus de cinq mille artistes originaires de 74 pays différents, s’exprimant dans des modes de création variés. Événement récurrent, elle n’a cessé de changer de forme et de mission durant une période riche en rebondissements artistiques, sociaux, institutionnels, politiques et géopolitiques, qui est aussi celle de la Guerre froide.

Le portail de recherche permet de filtrer les données relatives aux participations d’artistes (individus ou groupes) pendant les vingt-six années d’existence de la Biennale à travers un certain nombre de variables relevant tant de l’organisation et du fonctionnement de l’événement que de la description archivistique des deux fonds.
Il prend en considération l’indexation des artistes par noms d’individus ou de collectifs, le sexe et l’âge de l’artiste, le pays de participation, l’année de participation, le type d’artiste (individu ou groupe) et le type de participation (personnelle ou collective), la catégorie de création, le lieu de conservation et la cote des dossiers correspondant aux deux institutions. Un filtre spécifique (type de biennale) permet de limiter la recherche aux seuls participants des Biennales d’Architecture tenues dans le cadre de la Biennale de Paris de 1980 à 1985. Pour une présentation détaillée des filtres, voir plus bas.

Avertissement : événement à l’organisation complexe, la Biennale de Paris n’échappe pas à l’arbitraire ni au hasard. Il en va de même de ses archives documentaires. Ainsi, les lecteurs pourront constater des écarts entre les informations indiquées dans les catalogues des différentes éditions et celles conservées dans les dossiers de participation au sein des fonds d’archives (ajouts de dernière minute après impression du catalogue, erreurs dans les catalogues, etc.) Ce portail donne préséance aux données issues des fonds d’archives.

Cet instrument de recherche se concentre sur les participations effectives des artistes sans pour autant aller jusqu’au titre des œuvres exposées, cette information n’étant pas indiquée ni indexée de manière systématique. Elle peut parfois être retrouvée dans les descriptions des notices dans les instruments de recherche propres aux deux organismes partenaires (Archives de la critique d’art et Bibliothèque Kandinsky).

Restent également en dehors du périmètre de ce portail de recherche plusieurs autres types de documents conservés dans les deux fonds d’archives respectifs.
Il convient ainsi de consulter l'instrument de recherche des Archives de la critique d’art pour connaître la documentation administrative et comptable ; la correspondance officielle de l’administration de la Biennale ; les dossiers des artistes refusés ; les archives sonores ou audiovisuelles ou les vues photographiques d’exposition (à l’exception de celles qui sont associées aux dossiers de participation des artistes) ; la revue de presse de la Biennale pour la période de 1959 à 1985 (sauf 1961).
Quant au fonds conservé à la Bibliothèque Kandinsky, il convient de se référer à l’instrument de recherche dédié pour consulter certains documents administratifs ; la correspondance conservée en dehors des dossiers d’artistes ; les dossiers des artistes refusés ; la documentation curatoriale et les dossiers documentaires qui conservent des coupures de presse (y compris pour l’année 1961) et autres ephemera.

Les deux institutions conservent par ailleurs dans leurs autres fonds d’archives et collections imprimées des documents complémentaires en lien avec la Biennale de Paris (voir l’onglet « Ressources »).
D’autres fonds d’archives externes conservent également des ensembles documentaires pertinents (voir l’onglet « Ressources »).

La description archivistique des dossiers d’artistes dans les deux fonds d’archives dédiés présentant quelques différences, une harmonisation partielle a posteriori a été réalisée dans le cadre du programme de recherche « 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris » afin d’aboutir à ce portail. A l’issue de ce travail, les filtres suivants sont proposés à la recherche dans le cadre de ce portail :

Ce filtre indexe les 5043 artistes répertoriés par leurs noms. Le terme « artiste » désigne ici aussi bien un individu qu’un groupe d’artistes présentant des œuvres de manière collective.
L’orthographe des noms propres des participants étrangers à la Biennale de Paris a été unifiée selon les règles de transcription et selon l’usage en vigueur au moment de la publication de ce portail.

Ce filtre permet de connaître la répartition des artistes hommes et femmes. Cette donnée ne figure pas dans la description archivistique des documents. Elle a été ajoutée ici pour fournir une possibilité de recherche supplémentaire. Il convient de noter que le sexe n’était en aucun cas un critère de sélection de la participation des artistes à la Biennale de Paris.
Ce filtre désigne l’identité sexuelle des participants telle qu’indiquée dans les formulaires de participation et dans les catalogues d’exposition.

Ainsi, par exemple, El Kazovszkij, artiste hongrois ayant vécu et créé sous une identité masculine malgré sa naissance en tant que femme, figure-t-il ici en tant qu’artiste homme, ainsi que l’indiquait le catalogue de 1982.

Le filtre « âge » permet de suivre la fluctuation des moyennes d’âge suivant les années, les pays ou les disciplines.
Pendant douze éditions, de 1959 à 1983, la Biennale de Paris se revendique comme une plateforme d’accueil et d’exposition d’artistes jeunes, pas encore confirmés, âgés de 20 à 35 ans. Elle renonce à ce critère pour ce qui s’avérera être sa dernière édition, la « Nouvelle Biennale » de 1985.
Le filtre « âge » permet aussi de découvrir que la règle de l’âge pouvait à certaines occasions être contournée, dans le cas des participations collectives, par exemple, ou dans les Biennales d’Architecture.

La différence entre la nationalité et le pays de résidence des artistes est une question qui traverse l'histoire de la Biennale de Paris et qui prend souvent une tournure politique. Les artistes émigrés ont notamment pu représenter différents pays hors de leur pays d’origine et même changer de drapeau d’une édition à l’autre. À plusieurs occasions aussi, des artistes de différentes nationalités ont figuré au sein de la participation française. La recherche par “pays” doit donc être croisée avec d’autres critères et ses résultats doivent être nuancés.
Le filtre « pays » peut donc donner des informations sur :

• le pays représenté à la Biennale (le plus souvent ; notamment pour les données des Archives de la critique d’art) ;
• la nationalité de l’artiste (parfois ; notamment pour les données de la Bibliothèque Kandinsky) ;
• parfois, les deux en même temps.

Quelques exemples :
Le peintre espagnol Luis Feito participe à la sélection française en 1959, en vertu de la règle qui accueille au sein de celle-ci tout artiste étranger résidant en France depuis trois ans. Dans ce portail, la participation de Feito, comme celle de nombreux artistes internationaux, est indexée par pays à “France”.

De même, lors de l’expérimentale biennale de 1971, de très nombreux artistes de la scène internationale sont présentés par la France sans pour autant y résider. Par conséquent, se trouvent classés en 1971 sous “France” des artistes comme le Britannique Victor Burgin, l’Allemande Hanne Darboven, les Américains Dan Graham et Adrian Piper, le Roumain Șerban Epure, et de nombreux autres.

La distinction entre pays d’origine et de participation est d’autant plus difficile à tenir dans le cas d’artistes qui changent de pays de résidence ou possèdent plusieurs nationalités (le Bulgare et plus tard Américain Christo participe pour la France en 1963).

Ce filtre indique l’année d’une édition donnée.
Il affiche plusieurs années lorsqu’un ou une artiste a participé à plusieurs éditions.

Ce filtre distingue, d’un côté, les artistes qui présentent des œuvres à titre individuel et, de l’autre, des groupes d’artistes qui présentent une œuvre collective.
Les « travaux d’équipe » et les groupements d’artistes – consolidés ou formés pour l’occasion – constituent en effet une des singularités de la Biennale de Paris, même s’ils restent quantitativement moins nombreux que les participations individuelles.

Ce filtre permet de distinguer les participations d’artistes en leur nom propre (participation personnelle) de celles qui les engagent au sein d’une participation collective. Une seule et même personne peut avoir participé lors de différentes éditions à titre personnel ou au sein d’un collectif.

NB : L’instrument de recherche permet de faire remonter ces participations collectives par différents biais :

• Pour les données des Archives de la critique d’art, soit à travers le nom du groupe/ de l’équipe/ du collectif, soit à travers les noms des artistes membres d’un collectif. Exception : pour l’année 1959, ces données sont accessibles uniquement à partir des noms des artistes membres, les groupes n’étant pas enregistrés comme tels dans les documents d’archives conservés.
• Pour les données de la Bibliothèque Kandinsky, principalement à travers le nom du groupe/ de l’équipe/ du collectif.

Les différents modes de création étaient présentés à la Biennale en plusieurs sections dont la configuration n’a cessé de varier au fil des éditions. Devant l’impossibilité de garder une trace de toutes les sections (la liste aurait ressemblé à la taxinomie impossible des Enquêtes de Jorge Luis Borges commentée par Michel Foucault), nous avons opté pour un filtre thématique de type « catégorie ». Les sections spécifiques à chaque édition peuvent être consultées dans les catalogues dédiés.

Ici, le filtre « catégorie de création » propose des catégories génériques rassemblant les différentes sections dans des ensembles aux contours très vastes. Il convient de considérer ces catégories comme des axes d’orientation globaux permettant de distinguer grosso modo les différentes participations. En aucun cas il ne s’agit d’une description précise des œuvres par médium.

Les quatre grandes catégories recoupent des divisions disciplinaires et d’usage établies :

• « Architecture », pour les dossiers de participation relevant de l’architecture ou de l’aménagement urbain, y compris les Biennales d’Architecture ;
• « Film et vidéo », pour tous les films, films sur l’art ou œuvres vidéo présentées sous forme de projection et qui ont fait l’objet d’un dossier de participation spécifique ;
• « Spectacle, musique et théâtre », pour toutes les œuvres ayant trait au spectacle vivant : musique (composition musicale, concerts), théâtre (décoration théâtrale, scénographie, présentations théâtrales). Ne figurent pas dans cette catégorie les œuvres ou performances sonores présentées dans les années 1970 et 1980, qui relèvent davantage de la catégorie de « pratiques expérimentales et mixtes ».
• « Arts ». La catégorie « Arts » regroupe de loin le plus grand nombre de pratiques artistiques représentées à la Biennale de Paris. Elle désigne les propositions exposées selon les codes et conventions d’un environnement de type muséal.

Pour plus de clarté, la catégorie « Arts » est subdivisée en dix sous-catégories afin de mieux cerner le type d'œuvre présenté. Plusieurs principes ont guidé la constitution de celles-ci :

• Les cinq sous-catégories « Dessin », « Livres et arts graphiques », « Peinture », « Photographie » et « Sculpture » reflètent le classement par médium traditionnel qui a pu régir les sections de certaines éditions. Celui-ci a été croisé avec les classements thématiques proposés dans la description de certains documents lorsque les sections n’étaient pas indexées.
• La sous-catégorie « Pratiques expérimentales et mixtes » désigne les formes d’art se rattachant à la performance (corporelle, sonore, vidéo), aux différentes pratiques conceptuelles, ainsi que, plus largement, aux pratiques issues de la lignée du collage (happenings, environnements, installation).
• La sous-catégorie « Arts plastiques » tient une place à part dans ce classement. Dans les notices des fonds d’archives, elle renvoie principalement aux œuvres sélectionnées et présentées dans des sections portant cet intitulé en 1980, 1982 et 1985. Le recours des organisateurs de la Biennale à une catégorie aussi générique indique tout à la fois un refus de compartimenter les pratiques artistiques, et un désarroi face au décloisonnement des catégories traditionnelles qui depuis les années 1970 met à mal les critères descriptifs existants. Pour préciser un peu mieux les caractéristiques des très nombreuses œuvres exposées dans les sections « Arts plastiques » lors de ces trois dernières éditions, nous avons dérogé à la règle de procéder uniquement à partir des notices des fonds d’archives, et avons croisé les données de ces dernières avec les descriptifs des œuvres dans les catalogues de la Biennale de 1980, 1982 et 1985. Ce troisième niveau de précision, unique à l’échelle de ce portail, décline la sous-catégorie « Arts plastiques » en plusieurs disciplines et permet de voir que derrière le terme générique « Arts plastiques » se cache en réalité à partir de 1980 un retour aux pratiques traditionnelles, et majoritairement à la peinture et à la sculpture, avec quelques incursions d’autres médias tels que le dessin, des pratiques mixtes et expérimentales, notamment des installations, et la photographie (NB : elle figure en 1980 à la fois dans une section éponyme à part entière, et au sein de la section « Arts plastiques »).

• La sous-catégorie « Travaux d’équipe et de groupe » caractérise les œuvres réalisées au sein des sections « Travaux d’équipe » et « Groupes d’artistes », qui ont existé entre 1959 et 1971, et qui ne reposaient pas sur une distinction par médium.
• La sous-catégorie « Regroupements internationaux » englobe deux sections spécifiques constituées suivant un principe géographique, et non artistique, par le regroupement de différents pays sans considération de médium : la section « Option 4 » qui lors de l’édition expérimentale de 1971 regroupe un ensemble de participations internationales relevant des disciplines artistiques traditionnelles ; et la section exceptionnelle du sous-continent « Amérique Latine » lors de l’édition de 1977.
• La sous-catégorie « Exposition collective » correspond à l’exposition collective Jeunes artistes à Paris tenue au Musée Galliera en 1969. Elle réunit des œuvres d’artistes internationaux et de nature très variée, sans distinction thématique ni de médium. La description des notices de cette manifestation au sein des fonds d’archives ne fournissant aucune information quant aux pratiques artistiques, cette manifestation constitue de ce fait une section et une catégorie à part entière.

Ce filtre permet de connaître spécifiquement les participations relatives aux trois éditions de la Biennale d’Architecture conçue et dirigée par Jean Nouvel au sein de la Biennale de Paris en 1980, 1982 et 1985.

Ce filtre permet de faire des recherches sur un seul des lieux de conservation des fonds d’archives de la Biennale de Paris : les Archives de la critique d’art ou la Bibliothèque Kandinsky. Lorsque ce filtre n’est pas actif, il est encore possible de les distinguer par la codification respective de leurs cotes :

• “FR ACA BIENN” pour les Archives de la critique d’art ;
• “BDP” pour la Bibliothèque Kandinsky.

Ce filtre permet une recherche par la cote d’un document d’archives donné.